Illustration Arguments de pois © INRAE, Jean WEBER

Arguments de pois : De nouvelles variétés pour cultiver et protéger autrement

Les légumineuses comme le pois et la féverole fournissent un capital de solutions pour les transitions alimentaire et agroécologique. Pour développer leur culture en France et en Europe, il faut disposer de variétés aptes à une production régulière et de qualité dans différentes conditions. Le projet PeaMUST a construit les outils génomiques et prédictifs pour pouvoir sélectionner ces variétés.

Les légumineuses, pois et féverole en tête, sont l’un des piliers d’une agriculture plus agroécologique. Elles sont aussi de précieuses sources de protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale. Leur extension en France et en Europe réduirait notre dépendance aux importations de soja, souvent cultivé sur des espaces conquis aux dépens de prairies ou forêts tropicales. Grâce à une association avec des bactéries du sol qui fixent l’azote de l’air, les légumineuses assurent leur alimentation azotée sans besoin d’engrais, et cet apport bénéficie également à la culture suivante. Ces avantages sont bien connus et exploités par les agriculteurs en bio. Autre intérêt à ne pas utiliser d’engrais azoté : les risques de fuites de nitrates, source de pollution, sont éliminés. Insérées en rotation avec d’autres cultures ou cultivées en association avec une céréale, les légumineuses réduisent la plupart du temps le développement des mauvaises herbes, et favorisent la régulation des maladies, ce qui réduit l’emploi de pesticides. Mais pour développer leur culture, il faudrait qu’elles puissent offrir une production plus régulière en étant plus robustes face aux stress climatiques comme le gel ou la sécheresse et plus résistantes aux agresseurs biologiques. Les plus dommageables d’entre eux sont, pour le pois, la pourriture racinaire précoce, due à l‘agent pathogène Aphanomyces euteiches, et l’ascochytose, maladie qui attaque les parties aériennes. Les dégâts d’insectes (sitones, puceron vert, thrips…) deviennent également de plus en plus préoccupants avec la réduction de l’usage des insecticides. Pour la féverole, l’ennemi numéro un est la bruche, un insecte qui consomme ses graines. Pendant 8 ans, le projet PeaMUST (2012-2020), conduit par INRAE et financé par le programme « Investissements d’avenir », a exploré avec des approches novatrices le potentiel d’amélioration génétique pour sélectionner des variétés de pois et de féveroles aux rendements plus stables.

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